Le processus du deuil, ce sont les étapes douloureuses qui vont permettre à la personne en deuil de s’adapter à sa nouvelle réalité de vie sans l’autre.
La connaissance de ces étapes :
Aide la personne en deuil : ce qu’elle vit est « normal »
Aide l’entourage : à avoir une attitude plus juste et mieux comprendre
La 1er étape : le choc, le déni, l’incrédulité
- On est comme anesthésié, on fonctionne comme un automate
- « ce n’est pas possible ! ce n’est pas vrai !
- « on continue à mettre son assiette à table …on laisse sa chaise vide…
La 2 ème étape, est la phase de recherche
- Difficulté de s’adapter au moindre stress
- l’esprit est complètement occupé par le défunt
- Impression de voir le défunt.. Apparitions.
- on sent sa présence … son parfum
- Que faut-il penser de ces manifestations ? Hallucinations, imagination ? Souvent les endeuillés ont peur d’en parler (folie).
La 3 ème étape , est la phase de destruction
- Survient plusieurs mois après le décès
- On se sent complètement dévasté, vide, tout est à construire
- La souffrance est pire qu’au premier jour, on peut sombrer dans le désespoir (suicide)
- On est dans un état de dépression, la souffrance est physique et mentale :
- Physique : grande fatigue, perte d’appétit ou boulimie, vomissement, maux de tête, pertes de mémoire et de concentration
- Mentale : Tristesse, culpabilité, colère, perte de repères, perte de confiance en soi, peur de devenir « fou »
La 4 ème étape, est la phase de reconstruction
- Avec beaucoup d’hésitations et de retour en arrière, on réinvestit la vie
- On accepte que réintégrer la vie, « sans » trahir le défunt (infidélité)
- A ce stade : soit – on a trouvé un sens à cette perte
Soit – on continue cette quête de sens
Remarque :
Ces étapes ne sont pas linéaires.
Chaque personne vit son deuil de manière unique et à son rythme
Le deuil n’est pas un processus de DETACHEMENT, c’est un processus d’adaptations à la vie sans l’autre !
Zech, classe le deuil « normal » à partir de quatre types de réactions :
- Les réactions affectives : le choc, la douleur du deuil, l’inopérance et le désespoir, l’anxiété, la culpabilité et les regrets, la colère et l’hostilité, l’anhédonie, la solitude, la suspicion et le soulagement, les sentiments positifs (les endeuillés peuvent être submergés par le deuil mais, à certains moments, ils peuvent ressentir de la paix, de la joie et du bonheur).
- Les manifestations comportementales: l’agitation, la fatigue, les pleurs, les patterns d’interactions sociales, l’attitude vis-à-vis du défunt.
- Les réactions cognitives: désorganisation mentale, images intrusives, idéalisation du défunt, évitement, basse estime de soi.
- Les plaintes somatiques: changement de poids, troubles du sommeil, fatigue, plainte physique du décédé, modification des prises de médicaments, fragilité face aux maladies (Zech, 2006, pp. 58-64).
Au niveau du deuil pathologique, elle expose la vision de Parkes (1965). Celui-ci répertorie pour le deuil normal trois formes de deuil compliqué :
- le deuil chronique qui est une prolongation du deuil habituel ;
- le deuil inhibé qui est une absence des manifestations typiques du deuil qui dure ;
- le deuil différé ou postposé, la personne manifeste les réactions habituelles du deuil, après un deuil inhibé.
- Elle précise que pour qu’un deuil soit considéré comme un deuil pathologique, il faut prendre en compte la présence
- 1, d’un ensemble de symptômes et observer
- 2, une persistance de ceux-ci
- 3, avec une intensité excessive au-delà d’une période de deux ans. A ces trois critères, il faut en ajouter
- 4, un quatrième : un dysfonctionnement dans la vie familiale, professionnelle et sociale de l’endeuillé. Lorsqu’un endeuillé semble correspondre à ces quatre critères, il est approprié de lui proposer une aide professionnelle (Zech 2006, pp. 82-92).